Antibiorésistance : les 1ers résultats de l’étude AQUI-LITT présentés à la région

21 décembre 2018 ADERA Cellules & Plateformes Evénement Retour

Le 20 décembre 2018, la cellule Aquitaine Microbiologie a présenté les premiers résultats d’AQUI-LITT, une étude de surveillance microbiologique inédite du littoral aquitain. Organisée à l’Hôtel de Région à Bordeaux, cette première réunion d’information a rassemblé responsables politiques, spécialistes de l’antibiorésistance, associations, journalistes et acteurs économiques autour des enjeux et opportunités que suscite cette étude.

Eaux de rivages, fonds marins, algues, poissons, sables, animaux d’élevage… Depuis 2017, la cellule de transfert de l’ADERA Aquitaine Microbiologie analyse des centaines d’échantillons issus des côtes aquitaines, de La Rochelle à Bayonne. L’étude AQUI-LITT, financée par le FEDER, la Région Nouvelle Aquitaine et CEVA Santé Animale, vise à réaliser une cartographie exhaustive des populations de bactéries, champignons et virus présents sur les côtes aquitaines. « Les activités humaines ont un impact direct sur la qualité microbiologique du littoral. Dans un contexte d’utilisation massive d’antibiotiques chez l’homme et les animaux d’élevage, notre étude vise à identifier si des réservoirs de bactéries antibiorésistantes se retrouvent sur le littoral aquitain, afin de proposer des stratégies de luttes efficaces » explique le Dr Fatima M’Zali, responsable de la cellule Aquitaine Microbiologie, qui coordonne l’étude AQUI-LITT. 

Antibiorésistance en Nouvelle-Aquitaine : des premiers résultats rassurants 

Après une introduction de Mr Vital Baude, conseiller régional délégué au littoral, le Pr Christian Brun-Buisson, délégué ministériel à l’antibiorésistance et le Dr Jean-Yves Madec, directeur scientifique antibiorésistance à l’ANSES, ont présenté les enjeux de la lutte contre l’antibiorésistance. Maîtriser la diffusion des bactéries résistantes aux antibiotiques dans l »environnement s’avère en effet capital pour assurer l’efficacité des traitements chez l’homme et réduire les risques sanitaires dans la filière agro-alimentaire. Dans le contexte littoral, évaluer la qualité microbiologique de l’eau est également crucial pour garantir la sécurité des produits de la mer et des activités touristiques. Les premiers résultats d’Aquitaine Microbiologie sont plutôt encourageants : « Nos données préliminaires montrent que les fonds marins semblent épargnés du point de vue de l’antibiorésistance. Par ailleurs, les germes antibiorésistants que nous avons trouvés sont directement liés aux activités anthropiques. En 2019, nous allons approfondir ces résultats et explorer plus en détail les zones où nous avons trouvé des souches résistantes » a conclu Fatima M’Zali.

Un relevé microbiologique exhaustif vecteur d’opportunités économiques

L’inventaire réalisé par Aquitaine Microbiologie ouvre aussi des opportunités pour les entreprises. Les ressources microbiologiques présentes sur le littoral sont susceptibles d’être valorisées par des société comme ImmunRise BioControl, qui a participé à l’événement. La startup pessacaise s’est en effet donnée pour mission d’identifier des micro-organismes marins capables de stimuler les défenses des plantes ou de lutter contre les maladies végétales. Leur premier produit, issu d’une micro-algue brune, s’est avéré 100% efficace contre le mildiou lors d’essais coordonnés par l’INRA. Le groupe CEVA Santé Animale, à la recherche d’alternatives aux antibiotiques et la startup E-4S, qui fabrique des drones marins pour l’évaluation de la qualité de l’eau, sont également intervenus lors de la réunion pour manifester leur intérêt pour le projet AQUI-LITT.

 

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