Lancée en 2015 suite à la publication d’un arrêté national, l’étude MESsAGe, portée par l’Agence de l’Eau Adour Garonne en partenariat avec GEO-Transfert, permet aujourd’hui d’estimer les flux de Matières en Suspension (MES) et de polluants à l’interface continent/océan. Les résultats ont été présentés aux établissements publics territoriaux de bassins (EPTB) et collectivités territoriales de la région Nouvelle-Aquitaine le 10 septembre dernier, dans les locaux de l’UMR EPOC de l’Université de Bordeaux.
« L’Agence de l’Eau nous a confié la mise en place d’un réseau de télé-surveillance des flux de MES ainsi que l’exploitation des données issues des différents réseaux de surveillance de qualité de l’eau » explique Eric Maneux, responsable de la cellule GEO-Tranfert. « Ce qui est nouveau avec le réseau MESsAGe, c’est que nous sommes capables de suivre en continu le transport des sédiments dans nos fleuves et de quantifier précisément les flux de MES. Grâce aux données de qualité des eaux de l’Agence sur les MES, nous pouvons estimer les flux annuels de polluants associés, et ainsi répondre aux exigences de la directive-cadre européenne sur l‘eau (DCE). Pour la première fois, nous avons déterminé les flux – en tonnes ou en kg par an – de plus de 20 métaux et d’une trentaine de micropolluants organiques associés aux MES, qui impactent la qualité des eaux estuariennes et littorales.»
Le 10 septembre dernier, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et GEO-Transfert ont présenté les principaux résultats de l’étude MESsAGe sur la période 2016-2018 aux 8 structures présentes en charge de la qualité de l’eau des fleuves de Nouvelle Aquitaine (Charente, Dordogne, Garonne, Leyre, Adour et Gave de Pau).
Pour Eric Maneux, « ce qui ressort, c’est une nette amélioration de notre capacité à estimer les flux de MES en prenant bien en compte la dynamique hydro-sédimentaire pendant les périodes de crue. Nous avons pu mesurer des flux de 2000 t/an sur la Leyre à plus de 200 000 tonnes/an sur la Dordogne, l’Adour et le Gave, sachant qu’on dépasse les 2 millions de tonnes/an de MES sur la Garonne, mesurées par le laboratoire EPOC. Nous avons fait des propositions pour améliorer la connaissance de la qualité des eaux lors de ces évènements majeurs. Un point important qui peut être également exploité, c’est le suivi des températures dans la cadre du réseau MESsAGe, qui va permettre d’établir un état des lieux précis pour évaluer le réchauffement des eaux dans notre région. »
Après sa contribution dans les années 2000 au réseau MAGEST dans l’estuaire de la Gironde, MESsAGe est le second réseau de télé-surveillance de qualité de l’eau mis en œuvre par GEO-Transfert en Nouvelle-Aquitaine. La cellule travaille également depuis plus de 10 ans pour le GIP Loire Estuaire et le réseau SYVEL, et accompagne depuis plus de 5 ans des industriels pour l’utilisation d’outils innovant de biomonitoring online pour la surveillance de rejets en mer et d’effluents.
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